Encadrement Stage FFME – niveau 2

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Un petit moment que ce stage est inscrit au planning. C’est avec un grand plaisir que je retrouve l’ami Ludo pour co-encadrer ce stage FFME alpinisme estival niveau 2. Nous débarquons vers 9h à la Bérarde. Quelques minutes plus tard les stagiaires arrivent. J’aime particulièrement ce genre de stage, où, nous transmettons notre passion dans cette équilibre fragile des courses de haute montagne. Cela n’est pas toujours facile tant les attentes sont grandes de la part des stagiaires. Cependant, avec mon binôme de feu, nous nous régalons durant ces longues journées passées par là-haut !
Après un tour de table avec les aimables présentations de chacun et du déroulement hypothétique du stage, nous nous préparons pour la première journée.

J1 : Apprentissage / révision des attendus (encordement corde en rocher, sur glacier, assurage sur arête, etc.) puis, pour un peu plus forcer nous grimpons quelques petites longueurs au dessus de la Bérarde. La fin de la journée se solde par la préparation traditionnelle des sacs pour les trois prochaines journées. Nous les passerons au Soreiller avec la nouvelle et amie gardienne Marielle !

J2 : Le départ est laissé aux stagiaires. Il est un peu chaotique. C’est pour eux une première que de devoir gérer un « grand » groupe. La montée sur le sentier montant au refuge du Soreiller est l’occasion de discuter avec les stagiaires sur les dangers, même sur « un sentier », de chute, de torrent, de pierres, de l’observation et de la cohésion de groupe. Nous mettons bien 2h30 à monter au pied de la Dibona ! Un bon break pour casser la croûte et nous voilà à nouveau sur le pied de guerre : direction les petites grandes voies bordant, à gauche, l’immense aiguille de la Dibona.
Nous révisions une dernière fois les manips de relais, etc. et c’est parti. En 3 immenses longueurs nous débouchons sur l’épaule W de la dibona. La grimpe a été fluide mais certains commencent à sentir les effets de l’altitude et la fatigue. C’est alors le moment parfait où la pluie fait son entrée. Un peu de corde courte est nécessaire pour rejoindre l’équipe de Ludo, qui a déjà mis en place le grand rappel. Nous rejoignons le sentier et retrouve rapidement la chaleur accueillante du refuge.
Une grande journée qui a été formatrice et l’arrivée de l’hélico du secours en montagne marque une fois de plus les esprits sur les dangers de la montagne. Nos stagiaires doivent encore préparer la course du lendemain.

J3 : Départ matinal, à la frontale, pour la voie normale de l’occidentale du soreiller par l’arête Est. Après pas mal d’errance, nous débouchons au pied du grand névé. Pas facile de choisir pour nos apprentis leaders : névé béton, crampons, cailloux, gauche, droite… La décision est orientée, et nous mettons en application la taille de quelques marches. Ensuite, seul le flaire et un peu de chance font que nous débouchons au pied de l’arête. Une petite pause ravitaillement plus tard et nous nous encordons. Maintenant, il est temps pour eux de montrer l’étendu de leur talent ;-). Corde mi-longue, micro-longueur, corde tendue, corde courte, assurer, becquets…

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Bref, tout y passe et finalement, ce n’est pas si simple ! En plus, il faut gérer la météo, le timing, le retour, etc. A moins de 50m du sommet, nous décidons que nous sommes hors temps et qu’il est temps de faire demi-tour. C’est aussi ça l’apprentissage : un peu de frustration mais qu’importe, la montagne devrait être encore là. Et puis, descendre une arête s’avère plus technique que la montée. Nous récupérons le matériel laissé à la montée lors de la pause. Nous partons alors à la découverte de la « vraie » descente. Passage d’un névé en corde très courte et après quelques passages exposés sur des vires, nous descendons le grand névé.
Nous rejoignons Ludo et son groupe. Certains sont bien fatigués et sont dirigés « ensemble » vers le refuge. Pour les autres, nous faisons un peu d’exercices de neige, glissades, ancrages, etc. Le temps devient bien menaçant et nous rejoignons nos compagnons d’aventure au refuge. Là, Marielle et ces aides, nous font un incroyable repas ! Encore merci.
Il est l’heure de la sieste. Nous nous retrouvons à 16h30 pour des exercices théoriques sur la pose de coinceurs, de relais en Terrain d’Aventure et un peu de cartographie.
Ensuite, préparation de course ;-).

J4 : Le réveil est un peu plus difficile pour les stagiaires. Le déjeuner est rapidement avalé et ils sont fin prêts ! Nous remontons les sentes jusqu’au départ de la voie normale de la dibona. Ensuite, nous partons sur la superbe et pédagogique traversée de l’intégrale de l’arête sud de la centrale du soreiller. Les stagiaires commencent à automatiser les apprentissages et ça déroule. La journée est idyllique et nous rejoignons au départ des difficultés le groupe de Ludo pour un joli et grand rappel. La journée se finit sous une bonne ondée sur le sentier et, par une ambiance lourde et humide à la Bérarde. Nous nous reposons un peu et fêtons notre dernière soirée par un gargantuesque repas !

J5 : Grandes voies au dessus de la Bérarde…normalement pas de souci. Mais l’approche ayant été négligée, nous mettrons un peu plus de temps à trouver les départs. Ensuite, la fatigue aidant, certains stagiaires font quelques erreurs. Ceci prouve aussi que passer une semaine en montagne, ce n’est pas si facile pour garder les idées claires et prendre les bonnes décisions.
Vers 15h nous retrouvons la douceur de la vallée. Le stage se termine par un feedback général et, les derniers conseils de notre part : prendre de la marge pour garder les yeux et les idées claires afin de prendre les bonnes décisions. S’affûter physiquement, techniquement et sur les manips par des courses que je maîtrise, afin de progresser et de partir pour des aventures plus difficiles avec une expérience plus grande.

Encore merci à vous les stagiaires de nous avoir supportés, au refuge du Soreiller pour l’accueil, les repas d’anthologies, la bonne humeur et les super conseils, et enfin, au refuge CAF de la Bérarde et à toi l’ami Ludo, pour avoir partagé tout ces super moments !