Grandes voies Verdon – voies Spaggiari & Heavy Metal

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Si vous avez loupé l’épisode 1 de nos 3 jours « grandes voies dans le Verdon » c’est ici !
Les ronflements ont cessé, il est l’heure d’aller petit-déjeuner face au Verdon. Le soleil se lève tout juste et accompagne notre tartine de miel, nos tasses de café et chocolat chaud. Il fait frais mais le temps s’annonce encore somptueux. Nous partons de Rougon direction les rappels pendulaires de Bottes/surbottes.
Notre petit session de révision dans les toits de comboire trouvent, ici, toute sa valeur. Le premier rappel plein gaz est d’une longueur de 45m. Pendu au relais de départ, l’ambiance Verdon est bien présente et mes compagnons de cordée la prenne en pleine figure ! C’est dément…mais pas autant que le second rappel de 50m qui après quelques mètres, devient pendulaire ! Nous sommes seuls et nous nous sentons tout petit au pied des grands toits qui nous surplombent.

Pour notre première voie du jour, nous partons dans Spaggiari. Cette voie est en référence au « casse du siècle » qui a eu lieu à la société générale de Nice. Albert Spaggiari et ses complices, le 17 et 18 juillet 1976 s’introduisent, dans la salle des coffres par un tunnel creusé durant plusieurs mois.
Pour nous, après avoir remontée une fissure dans la première longueur, l’espace d’un court instant, nous nous prenons pour A.S.. En plein milieu de la longueur, nous partons dans un boyau conduisant, après plusieurs mètres en mode « spéléo », au premier relais. L’ambiance est exceptionnelle est peu commune. La grimpe, quant à elle, est atypique ! Sacs entre les jambes, en mode renfougne, nous nous hissons, vers la lumière, au bout du tunnel ! Comme pour ajouter un peu de piment, le relais est déjà plein gaz. Nico et Sanaé se régalent et restent stupéfaits d’un tel passage en pleine paroi.
La seconde longueur est un 5a en rocher, un peu délicat. Après avoir remontée un « couloir », nous traversons sur la droite sous l’énorme toit de Metropolis, qui impose par son avancé. De ce deuxième relais, la vue sur le premier est incroyable et il reste tout aussi suspendu.

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La troisième longueur est juste démentiel. Il s’agit de remontée un dièdre/fissure sur une quinzaine de mètre, avant de venir buter sur l’extrême droite du toit de Metropolis. Là, l’intensité de la longueur explose pour passer par un pas délicat le surplomb et entrer dans le dièdre/cheminée/fissure. Les mètres qui suivent sont bien gazeux tout comme le relais de R3 ! Il s’agit là d’une des plus belle longueur du séjour. Tout y passe : fissure, dalle, dièdre, coincements, grands écarts, surplomb. Mes compagnons de cordée, surmotivés, s’engagent dans ce grand et magnifique 6b de 45m, où il faut bien grimper entre les points ! Nico sort « défait » de cette mythique longueur. Sanaé se régale, voir même, se délecte de chaque centimètre. Il ne lui reste qu’un mouvement pour enchaîner la longueur ! Bravo !
La quatrième longueur remonte des murs faciles, avant de buter, juste à 3m du relais sous un toit. Il n’est pas aisé de s’en extraire. Il est quasi midi, lorsque nous sommes tous les trois sur le plateau surplombant le Verdon et Spaggiari.
Nous pensons et nous nous remémorons l’ensemble de la voie avec un bon picnic. Pour résumer Spaggiari c’est : avoir de la marge (sans « friends ni coinceurs », les vols seront très exposés), grimper dans tous les styles (même intramuros), vouloir partager un instant d’histoire Verdonesque et Niçoise et s’engager dans une ambiance incroyable !

Les émotions passées, le picnic englouti, nous partons direction la voie Heavy Metal. Il s’agit, là aussi, d’une vieille voie du Verdon. Et là aussi, il s’agit de connaître l’ambiance du Verdon et de ses entrailles. Après une descente dans les rappels de Frimes, nous débouchons à R1. Pour accéder au petit jardin secret de Heavy Metal, il faut encore une fois s’extirper, non pas d’un tunnel comme l’indique les topos, mais plutôt d’un laminoir vertical. Autant dire qu’être costaud dans cette longueur vous laissera un souvenir impérissable. Émotion garantie !
La longueur au dessus du jardin est tout simplement incroyable. Nous passons de gouttes d’eau grises, à des colonnettes orangé et du bon « crépis ». Le tout sans dépasser le 5b. Une pure merveille !

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La dernière longueur menant au plateau est exceptionnelle. Nous partons du relais pour 48m de fissure, cheminée, écarts et autres renfougne ! Un pur bonheur. Nous ne manquons pas de profiter de la vue en nous retournant dans la cheminée. Le torrent du Verdon est magnifique et la danse des Vautours Fauves majestueuse !
Mes compères arrivent au sommet aussi fatigués que ravis de cette journée ambiance entrailles, gaz à tous les étages et cotations d’époque. C’est repu d’escalade et les membres marqués par cette grimpe à l’ancienne, que nous dégustons notre chope de bière quotidienne. Le repas à l’auberge de Rougon englouti, nous sombrons, sans demander notre reste, dans les bras de Morphée.

Par ici pour le troisième et dernier jour !