Grande voie Verdon – L’offre
Aujourd’hui c’est notre troisième et dernière journée dans le Verdon (re-découvrez le programme du Jour 1 et du Jour2).
Le, maintenant, traditionnel petit déjeuner avec vue de Rougon sur les gorges du Verdon englouti, nous partons de bonne heure direction le couloir Samson. Quel plaisir de pouvoir profiter de la tranquillité des lieux en ce magnifique automne. Nous nous équipons, et descendons au plus près du tumultueux Verdon et pénétrons, par le sentier Martel, dans le premier tunnel. Il y fait meilleur. A la seconde fenêtre donnant sur le torrent du Verdon, nous enjambons la barrière et attaquons la première longueur de la voie : l’Offre.
Une fois de plus, il s’agit d’explorer pour notre troisième journée ce grand canyon du Verdon. Cette voie, ancienne, nous permet de juger de l’ambiance qu’il règne à l’entrée du Canyon. Ici, l’immense paroi du Grand Duc, qui semble vouloir nous tomber dessus rajoute un brin de « confinement » au départ de la voie. De plus, le grondement du Verdon est encore plus intense dans ce resserrement du canyon. L’austérité du lieu est décuplée par le froid qu’il règne ce matin !
La première longueur avalée en courant ne nous permet pas de nous réchauffer. En plus, une légère bise s’est mise à souffler. Qu’importe, les jeunes sont en formes et « ils en veulent ». Je poursuis la seconde longueur, plus grimpante qui se termine au sommet du pilier. Là, nous avons un peu plus froid. J’enchaîne immédiatement sur la troisième longueur…mais au bout de 15m, m’aperçoit que ça grimpe sérieusement. Je redescends de 5m et repère LA traversée en 5b+ de plus de 15m. Une traversée horizontale où grimper dans le 6 voir le 7ème degré ne sera que du confort. Ici, plus qu’ailleurs, il ne faut pas zipper, au risque de s’écraser sur un bout de paroi ou de buis… Bref, je suis le seul à enchaîner cette longueur délicate que je côte plus 6a/+.
Il commence à faire bien meilleur, et la longueur suivante sera un pur plaisir de grimpe. Du léger dévers, sur bacs ! Un relais ultra confort et nous nous réchauffons. La longueur suivante est plus facile et permet de dérouler.
Nous nous attaquons ensuite à LA longueur de 6a. Il s’agit de remontrer une fissure sur une trentaine de mètres. La seconde partie est la plus raide et technique. La patine d’ailleurs commence à apparaître à ce niveau là. Mes champions du jours sont maintenant rompus à l’exercice. Ils coincent, écartent, serrent tout ce qu’ils peuvent. Ils s’en sortent magistralement. Pour fêter ça, le soleil nous a rejoint, et la température est très vite remontée.
Une longueur en mode jardinage plus tard, nous sommes en tee-shirt. Quel contraste avec l’ambiance « fraîcheur » du matin. Je poursuis par une longueur bien dans le style « à l’ancienne ». Une belle fissure/dièdre de 40m qui marque la fin des difficultés de L’Offre. Nico sera un peu au « bout de sa vie ». Il faut dire que nous enchaînons les longueurs depuis trois jours et qu’il s’agit de sa première fois en grande voie. Sanaé, quant à elle, se délecte des derniers mètres. Son mental et son expérience en font une grimpeuse parfaitement adaptée au style Verdonesque !
Une courte longueur en III permet de rejoindre le plateau et de renouer avec le confort des baskets ! Nous mangeons un bout, il est déjà 13h30, et filons rejoindre la canyon du Baou en passant par les dalles ! Même sur les sentes de descente, l’aventure et la magie du Verdon opèrent. Un dernier rappel, après un vague fourvoyage, nous permet de rejoindre la rive gauche du Baou et le parkiing du couloir Samson.
Après un sacré goûter, sucré et salé, ou tout mélangé, je ne sais plus, nous décollons et disons, non pas « au revoir » mais à « très bientôt » au Verdon.
Merci à Nicolas pour le cadeau offert à Sanaé. Merci à eux pour leur confiance et leur résistance. Promis nous reviendrons encore plus forts, et profiterons encore plus du Verdon !