Au vieux piton, les cinéastes sont rois !

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Depuis quelques jours, j’ai les pieds dans l’eau. Mais Fred, ayant peur que je me rouille, m’attend de pied ferme dans les écrins. Nos objectifs sont multiples, et l’idée simple : une belle course d’arête et recherche d’autonomie en grande voie sportive sur deux jours.
Le rendez-vous est fixé à 5h30 à Vallouise. Nous montons rapidement au parking du Pré de Madame Carle. Là, le chrono est lâché, il est 6h environ quand nous démarrons l’approche pour notre course du jour : Voie du Vieux Piton aux Cinéastes et traversée des Cinéastes !
Comme à notre habitude, les dénivelés s’enchainent rapidement. Le pas est rapide et sûr, tout autant que les paroles… Faut dire que nous nous étions pas vu depuis 2 ou 3 semaines seulement. Il nous aura fallu moins d’une heure et quinze minutes pour rejoindre le refuge du Glacier Blanc. Nous faisons le plein d’eau et croisons les dormeurs du refuge. Environ 45 minutes plus tard, nous serons au pied de la voie.

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Il fait frais. Le soleil est, à cette heure, encore bien caché par la crête des dômes de monêtiers. Nous nous préparons et nous lançons dans ce bel itinéraire qui remonte la première aiguille des Pointes de Cinéastes. Les doigts gourent, je fais monter Fred au premier relais. Lui aussi, a un peu « frais » aux doigts. La seconde longueur va nous réchauffer. Il s’agit du crux de la voie (sur le topo bien sûr) : un petit 6a. J’étais passé ici, il y a un peu moins d’un an avec le plus sympathique des cavistes helvétiques, le digne représentant de la cave des bouquetins en personne. J’avais, à l’époque, fait cette course en « grosse ». Aujourd’hui, je suis bien content d’avoir sorti les chaussons ! Fred se bat un peu, mais les efforts de l’année ont payé. Il « croite » cette belle longueur en second.
Le reste, jusqu’au sommet de la première aiguille n’est pas toujours si facile. Mais le cheminement intelligent des ouvreurs passe par le plus gazeux. Parfait, si ce n’est qu’au relais, à l’ombre et avec le vent qui vient de se lever, je commence à me refroidir sérieusement car Fred a un peu de mal dans le départ de la 5ème longueur. Finalement, pas mécontent de notre performance et compte tenu de notre horaire plus que correct dans cette 1ère partie, nous décidons de continuer par la traversée, sur le fil, des dents de Cinéastes. La vraie voie !

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Nous profitons de nos chaussons pour doubler quelques cordées, engagées dans la traversée normale des Cinéastes, lors de l’ascension de la 2ème dent. Là, après une belle dernière longueur aérienne, je remets mes chaussures. Fred, la machine, décide de garder ses chaussons ultra confort aux pieds. Là, en corde tendue et corde courte, nous arrivons au sommet de la 6ème dent très vite. Il y a foule au rappel. Nous passons et croisons Alpinéo de chez Icefall avec ses deuxs clientes. Au pied du rappel, nous nous engageons dans la traversée intégrale des Pointes des Cinéastes. Le monde dans les rappels et l’appel des pierres ne nous plaisant guère, nous serons plus tranquille. Nous enchaînons donc, la 7ème dent, la 8ème et la 9ème avec encore un petit rappel. Puis, nous descendons en corde courte, l’arête aérienne menant à la brèche qui donne accès à la descente sur le versant Est. Nous faisons un grand rappel de 50m et descendons au pas de course les pierriers et les névés restant. En moins d’une heure, nous sommes de retour au refuge.
Un petit coca, des tranches de saucisson et nous ne traînons pas sur le chemin du retour. Faut dire que nous devons encore trouver un hôtel pour dormir ce soir sur Gap avant d’aller grimper à Orpierre le lendemain.
Il nous aura fallu tout juste 10h, parking-parking, pour venir à bout de cette belle course qui vaut vraiment le détour ! Fred, comme a son habitude, a tenu le coup superbement. Et sa légende continue à s’étendre au delà de la verticale : Spar is coming !!!