Traversée du Pelvoux
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Une semaine que l’on ne s’est pas vu. Je retrouve le flamboyant « L », sa cliente et mon client Fred pour deux journées au cœur des Ecrins. Les conditions nous ont poussé à avancer la date de notre excursion.
Nous partons pour la traversée du Pelvoux. Les conditions de neige et de regèle sont idéales et la météo annonce grand beau. Bon, ça s’était la théorie.
Nous arrivons vers 11h à Ailefroide. Un petit repas avalé et on se met en marche pour une balade de 2h30-3h jusqu’au refuge du Pelvoux. Bizarrement le grand beau temps se transforme en pluie, puis en légère neige fondue à une demi-heure de refuge. Nous n’avons pas la même notion du « beau temps ». L’occasion est belle pour que Fred et moi pour forcer l’allure ! Nous sommes à peine humide en arrivant au refuge du Pelvoux.
Les loutisques nous poursuivent et arrivent quelques minutes après nous. Il est environ 14h30. Quoi de mieux que cette ambiance « automnale » pour casser la croûte. Mr « Spar » (dit Fred) me régalera d’un petit « paté de mouton », de chips entre autre. S’en suivra une bonne sieste pour la fine équipe.
Réveil vers 16h30, repérage de l’approche pour le « L » et moi, et nous retrouvons nos clients et les albums des Bidochons qui nous occuperont jusqu’au super repas du soir. Après le dessert, le réveil est fixé à 3h du matin. Les jeunes couchés, nous dégusterons un petit génépy avec le gardien. C’est peut-être à cause de ce breuvage que j’aurai dû mal à fermer l’oeil.
2h50, le gardien nous réveille. Le petit déjeuner est avalé au rythme d’un « Joyeux Anniversaire ». Il s’agit de fêter les ans en de plus de Fred lors de cette ascension. 3H30, nous partons du refuge. Le ciel est étoilé, la température est douce…on va profiter de notre journée. Nous remontons le long vallon-moraine jusqu’à la bosse de Sialouze. Le ciel sort de sa pénombre et nous délecte de nuages ! Mais il est où se beau temps… Nous pensons que d’ici quelques heures nous aurons un ciel magnifique pour toucher le sommet. Malheureusement, plus on monte, plus le temps se dégrade. Le vent violent qui souffle sur le plateau du Pelvoux, nous envoi de joli spindrift dans le raide couloir du Coolidge (en bonne condition).
A la sortie du couloir, le brouillard et le vent nous cueille. On finira les derniers 100m de dénivelé pour atteindre le sommet dans « l’enfer blanc ». Cependant, une petite accalmie sommitale nous permet de faire sauter la roteuse (champagne) et de fêter notre ascension et surtout l’anniversaire de Fred. Il faut dire qu’il l’a montée jusque ici ! Quelle machine !
Après quelques minutes au sommet, nous ne sommes plus seul : 2 autres guides et leurs clients profitent de ce brouillard et du vent pour ne pas s’attarder.
Nous prenons tous conscience que pour poursuivre sur la traversée du Pelvoux, il faut que l’on fasse équipe. Le GPS est de sorti, les cordées regroupées : on est parti. Après environ une heure de descente « au ralenti », le brouillard se déchire et nous voilà au milieu des crevasses. Nous ne nous plaignons pas, car naviguer dans ce labyrinthe sans aucune vision nous aurait pris beaucoup de temps. Au lieu de ça, on en profite pour prendre de belles photos !
La suite, une fois sur l’épaule est grandiose. Le contraste est saisissant entre la neige fraîche et le vert de la vallée. Un rappel, une petite marche, un passage sur une belle arête, puis on arrive au deux grands rappels de minimum 30m chacun. Nous prenons alors pied à nouveau sur le glacier des violettes que nous traversons rapidement avant « d’enfin » basculer du côté du névé Pelissier. Nous aurons encore deux grands rappels (avec des 50m on gagne du temps) avant de nous laisser glisser jusqu’au bout du grand névé Pelissier.
La pause picnic se fait alors sentir. « Spar » nous sort alors de sa besace du bon saucisson, du jambon, du pain…bref, on se goinfre gentillement. Après une vingtaine de minutes d’orgie gustative, nous décidons que l’heure de la descente à sonner. Et quelle descente ! Une bonne moraine raide, un bout de remontée et environ une heure plus tard, nous touchons au but : le névé des militaires est à nos pieds. Plus que quelques efforts et le Pepsi laissé par Nath dans sa voiture est le bienvenu.
Pour résumer, la traversée du Pelvoux est une course de haute montagne avec pour difficulté : le couloir Coolidge, mais aussi et surtout sa descente, non négligeable et longue.
Alors bravo à la « Machine » et à « Spar » pour leur engagement et leur technique ! A bientôt pour de nouvelles aventures !