Écrins d’automne – partie 1
Les belles journées d’automne offrent souvent l’occasion de parcourir la montagne autrement. Nous nous donnons rendez-vous avec la dénommée « Fusée du 38 » (dit Fred). Il est tôt ce matin, et nous attaquons la marche d’approche du refuge du Soreiller, au coeur des Ecrins, chargé de nos gros sacs. En effet, ils pèsent un peu sur nos épaules. Le refuge d’été étant fermé, nous devons porter l’ensemble de la nourriture pour 2 jours complets. A cela, il faut rajouter tout le matériel pour l’escalade traditionnelle et le mixte.
Rapidement (très), nous prenons du dénivelé et nous nous élevons vers l’objectif du jour, qui au détour de la gorge se dévoile : l’Aiguille de la Dibona. Elle pointe, majestueuse, trônant au milieu du cirque du soreiller. En 2h, nous arrivons au refuge. L’ambiance est plus que calme, mais quelle vue et quel temps. Il fait grand beau, la température est optimale, pas de vent… bref, on va se régaler. Nous prenons une bonne pause et partons bien plus léger pour la combinaison Berthet-Boell-Stofer.
Cet itinéraire propose que du beau et bon caillou, 100% granite, dans un niveau de difficulté n’excédant pas le Vème degré. L’équipement a été revisité il y a peu, et quelques friends et coinceurs seront utiles pour progresser en toute sérénité. La Fusée du 38 profitera de cette journée, sans pression, jouant tour à tour avec les dalles, fissures, tunnel, vires et cannelures, pour se hisser tel Gaston Rébuffat, sur la plus haute et (très) fine pointe de l’aiguille Dibona. Comble et joie de notre ascension : nous serons seuls pour profiter de cette aiguille qui ferait rêver n’importe quel grimpeur/alpiniste. Au sommet, ce sera l’occasion prendre la pause dans ces couleurs automnales.
Il nous faut maintenant descendre. Une petite descente enneigée, nous mène au rappel. Le thème de ce rappel : hivernal ! L’ensemble de l’itinéraire jusqu’au refuge sera sous la neige. Quel ambiance. C’est l’occasion de prendre de belles photos.
Une fois au refuge, on s’occupe comme on peut avant de passer au repas et au dodo. C’est sûr nous rêvons sereinement de notre journée et de celle à venir.